“Ma vie de volontaire”

« Le monde est un livre, et ceux qui ne voyagent pas n’en lisent qu’une page » a écrit Saint-Augustin. Je m’appelle Honorine, j’ai 22 ans et je partage ce point de vue. Curieuse depuis petite, j’ai soif de découvertes et de rencontres. J’aime les relations humaines et contempler la beauté de la nature. Ces différents aspects de ma personnalité m’ont orientée vers le choix du volontariat à l’étranger en tant qu’expérience professionnelle dans le cadre de mon Master en gestion de projets européens. Ainsi, youngCaritas Bolzano (en Italie) et youngCaritas Luxembourg m’ont recrutée pour participer à l’animation et à la dynamisation du réseau « youngCaritas in Europe », initiative lancée il y a quelques années au sein de l’Union européenne pour mener des projets sociaux avec et pour les jeunes, et financée grâce à un partenariat stratégique de la Commission européenne via le programme Erasmus+.

La première période de mon volontariat s’est déroulée entre le mois d’avril et le mois de juin. L’équipe youngCaritas de Bolzano, au SüdTirol, m’a très bien accueillie. Nicole est venue me chercher à la gare le jour de mon arrivée, elle m’a tout de suite présentée au responsable youngCaritas Guido, aux volontaires Lisa, Sara et Ivana, et elle m’a montré où j’allais loger. J’avais une chambre et une salle de bain privée au sein des locaux de Caritas, et je partageais la cuisine avec les volontaires qui occupaient les deux autres chambres mises à disposition par Caritas. J’ai rencontré Silvia, ma tutrice, la semaine d’après. Je me suis facilement intégrée dans l’équipe et je me suis directement sentie à l’aise même si jusque là je n’avais pas eu l’habitude de parler anglais.

J’ai pu profiter dès le départ des paysages magnifiques du SüdTirol, de la jolie ville de Bolzano et du beau temps. Ivana m’a présenté les autres volontaires en service volontaire européen (SVE) qui vivaient leur expérience à Bolzano également, et nous avons tissé des liens très rapidement. Notre conversation Whats App nous a permis de communiquer, et dès que l’un ou l’autre sortait il pouvait prévenir les autres afin qu’ils se joignent à lui. Nombreux sont les moments de partage que nous avons passés ensemble.

D’un point de vue plus professionnel, j’ai fait la connaissance des représentants youngCaritas des autres partenaires du réseau « youngCaritas in Europe » via les téléconférences organisées en vue de l’animation d’ateliers lors de la Conférence Régionale de Caritas Europa en Géorgie, à Tbilissi, à laquelle j’ai d’ailleurs participé en tant que jeune volontaire. C’était une opportunité unique car j’ai pu rencontrer les membres du réseau « en vrai », participer à l’animation de tables rondes sur le thème de la jeunesse au sein de Caritas, assister aux sessions électorales des membres du Bureau de Caritas Europa où étaient présents la majeure partie des présidents des Caritas européennes, et aller au contact de la population géorgienne pour sensibiliser à l’action de youngCaritas. Avec ma tutrice, nous avons aussi pu profiter de notre temps libre avant l’évènement pour découvrir la jolie ville de Tbilissi.

Un autre moment fort de mon expérience en Italie est l’organisation du « Action Meeting », un événement rassemblant 40 jeunes volontaires issus des pays partenaires du réseau : le Luxembourg, l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse, l’Italie, et la France. Avec l’équipe, nous avons planifié de nombreuses activités afin que les participants puissent découvrir le SüdTirol, Bolzano et ses habitants, mais aussi pour qu’ils créent des liens, échangent sur leurs expériences respectives et réfléchissent au sens de leur engagement ainsi qu’au futur de « youngCaritas in Europe ». Cela a donné lieu à de belles rencontres et laissé des souvenirs mémorables dans les esprits.

Pendant ces trois mois de volontariat, j’ai également participé à un projet intitulé « Tanz die Toleranz ». Nous étions 6 filles et 1 garçon et nous nous rassemblions deux fois par semaine pour répéter 7 chorégraphies imaginées par Jenny, danseuse et volontaire au café solidaire de Caritas. Chacune d’elle racontait une partie d’une histoire globale : celle d’une personne qui se déteste au départ, et finit par se rendre compte qu’elle a de la valeur, qu’elle doit s’aimer et être tolérante envers elle-même. Par ce biais, nous avons appris à ne pas nous juger mais à danser avec le cœur et faire de notre mieux. Nous avons fait deux représentations, très appréciées par le public malgré certaines maladresses.

J’ai poursuivi mon expérience au Luxembourg aux mois d’août et de septembre, en tant que volontaire en service volontaire européen cette fois-ci. Il a débuté sur les chapeaux de roues puisque je suis arrivée juste avant le lancement de « YOUrovelo 2018 », un projet européen financé par le programme de l’Union européenne Erasmus+. Le mercredi, Paul Galles, mon tuteur, m’a présentée à l’équipe et conduite à mon logement, un bel appartement à côté du chalet des scouts. Le lundi nous accueillions ensemble les 30 participants entre 15 et 30 ans venus de Géorgie, d’Italie, de Syrie, d’Ukraine, de Slovaquie, d’Espagne, du Luxembourg et de France.

Pendant une semaine, nous avons parcouru le Luxembourg à vélo, partagé notre quotidien et créé des liens d’amitié. Malgré la barrière de la langue parfois très présente puisque certains ne parlaient ni anglais, ni français, nous avons trouvé d’autres moyens de communiquer et des activités de « team building » nous ont rapproché. Les trajets en vélo nous ont bien fait rigoler et ont créé une atmosphère de solidarité : lorsque l’un tombait ou avait un problème avec son vélo, les autres s’arrêtaient pour l’aider ou le protéger des automobilistes dans les zones de passage. Les soirées nous ont permis de partager sur nos cultures respectives et d’entrainer les autres dans les animations que chacun proposait. C’était vraiment enthousiasmant de voir des jeunes si différents trouver des centres d’intérêt communs, se rendre compte que le contact avec l’autre est enrichissant et qu’on peut être « Unis dans la diversité » comme le prétend l’Union européenne. Cette belle aventure le long des pistes cyclables du Luxembourg restera longtemps dans ma mémoire.

A la suite de cette rando vélo, j’ai directement préparé mon sac pour enchainer sur un second projet : les Universités d’été de Saint-Malo, organisées par le Secours Catholique – Caritas France. Partenaire du réseau « youngCaritas in Europe », Caritas France invite depuis 4 ans des volontaires et salariés des youngCaritas européennes à participer à cet événement. Cette année, ils ont donc pris part aux ateliers animés sur le thème de l’écologie. Chacun a pu choisir un parcours parmi les 14 proposés, en rapport avec les sujets suivants : l’alimentation, la permaculture, la gestion du temps, l’emprise des smartphones, la nature, la consommation d’eau, la gestion des déchets, etc. Ces parcours ont initié certains au respect de l’environnement, et conforté d’autres dans leur choix d’adopter un mode vie plus propice au développement durable. Ayant déjà participé aux Universités d’été 2017 sur le thème de l’interculturel et l’interreligieux, j’ai pu constater de réelles différences entre les deux éditions et donc aisément dire que j’ai préféré cette année : je connaissais davantage de monde, je venais en tant que membre de youngCaritas in Europe, et le thème m’a davantage parlé. J’ai eu la sensation de faire partie d’un collectif, sans doute parce que les participants étaient régulièrement réquisitionnés pour préparer ou servir les repas. Aussi, il semble que le nombre de participants étaient moindre, et que ceux qui étaient présents se sentaient plus concernés par le sujet. Grâce aux ateliers et aux différentes animations sur le thème de l’écologie, beaucoup de jeunes se sont rencontrés, ont échangé et sont repartis de Saint-Malo avec des projets et des résolutions plein la tête.

Je suis désormais à mi-chemin de mon SVE à youngCaritas Luxembourg, mais je peux déjà dresser un bilan très positif de mon expérience au sein du réseau « youngCaritas in Europe ». Elle m’a permis de rencontrer des personnes formidables, de m’ouvrir au monde en vivant des situations interculturelles et d’acquérir ou renforcer des compétences nécessaires dans le milieu professionnel. Même si au quotidien mon activité de volontaire n’est pas toujours intense, j’ai eu la chance d’organiser et de participer à des événements très enrichissants et importants pour le futur de « youngCaritas in Europe ». En somme, ce volontariat m’a aidée à tourner quelques pages supplémentaires du livre qu’est le monde.

Honorine